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Nostalgie : témoignages .....
B
30 avril 2024 08:50
Ce post est destiné à collecter en témoignage, les souvenirs, bons ou mauvais, pêle-mêle, pour souligner l’évolution, les changements intervenus au Maroc au cours des dernières décennies. Il ne se veut pas critique mais un sujet de réflexion.

Toute ressemblance avec vos souvenirs serait fortuite et indépendante de la volonté de l'auteur qui ne se réserve pas les droits d'auteurs.

J’espère que vous saurez apporter votre contribution avec vos souvenirs propres et contribuerez au réveil des administrations concernées (Eaux et Forêts, Santé, Service d’hygiène, de contrôle des pesticides, Douanes, etc.) afin d’inverser le cours des choses.

Environnement :
Globalement une baisse drastique de la biodiversité autour des villes comme en campagne.
• Faune .
* Animaux :
Oiseaux.
Moineaux, huppes peuplant jadis le terrain de golf devenu de polo d’avicenne, grives, verdiers, chardonnerets, étourneaux, bergeronnettes, mésanges, ne migrent plus etc … Reste les merles qui se sont adaptés et sont toujours présents à l’appel au son d’une tondeuse à gazon impitoyable avec les "mauvaises" herbes hautaines.
Plus de chant du coq au réveil, ni celui des poules célébrant et publiant la ponte.
Les ânes montés par les laitiers, distributeurs de l’ben du vendredi pour accompagner le couscous rituel ont déserté les quartiers, quant à la vache rousse autochtone, elle est restée sur la grève du temps d’antan.
* Insectes
Moustiques, vers de terre, chenilles processionnaires printanières, papillons bombyx ou sphinx à tête de mort, papillon royal et autres sont devenus asthmatiques, même la mouche à merde ou binette est aussi en voie de disparition, malgré la rareté de toilettes publiques et la sédentarisation des animaux d’élevage : plus de vache dans les villes comme jadis.

Poisson
chabel ou alose joue à saute-mouton, avec un filet fatal, tendu d’une berge à l’autre du Bou Regreg.
Les étals du marché central de Rabat ont perdu de leurs hautes couleurs, snobés par les espadons et la hi-society piscicole autochtone préférant désormais faire partie de la jet-society, cédant la place au zmagri Panga. Un autre grand remplacement des variétés de souche locale par les zmigris vietnamiens.
Les moules des plateaux de Témara ont été atteintes de nanisme.

• Flore.
• Des variétés ont disparu et d'autres survivent dans certains cimetières.
• Chardon, coquelicot ont déserté les champs.
• Perte du rythme biologique des fruits et légumes de saison sans saison, avec les serres et les variétés customisées.
• La nuit n’est plus noire mais blanchie pour paraître occidentale, une opération esthétique coûteuse en énergie et éclairage public.
• Sécheresse : baisse de l’humidité, des mousses et moisissures, de cette pauvre odeur de nouveaux riches, plus de pluie lors de la rentrée scolaire mettant en relief les odeurs des cartables, des tabliers.
• Il fait moins froid dans les villes côtières
Les us :
• L’odeur de la harira du Ramadan, les vocalises du Muezzin, le batteur de tambour de nuit des quartiers pour réveiller les jeûneurs avant l’aube sont rentrés dans leur sphère privée et zone de confort.
• Le changement de rythme : les épiciers qui n’ouvrent plus à 6h du matin et tardivement le dimanche signent indéniablement un embourgeoisement.
• Les orchestres de cérémonie avec leur cuivres et instruments à vent à la sonorité particulière avec les guembris, les qraquebs, les zumaras, etc. ont pris le statut de folklorique.
• Le vendeur d’eau avec sa guerba, son outre en peau de chèvre, qui parcourait une médina immunisée par l’innocence, e’nniya et la confiance a pris sa retraite informelle.

* La bétonisation des plages et l’empiétement sur le domaine public engendre des cotes défigurées tout le long du littoral méditerranéen comme atlantique, voire aussi autour de sites touristiques, de chutes, de cascades, de lacs etc ...

A votre plume, ce n'est pas l'encre qui manque ...

Les forains, les manèges, les autos-tamponneuses, les cirques (dont le cirque Amar), les acrobates, les conteurs ont perdu la guerre culturelle terrassés par Internet ...



Modifié 4 fois. Dernière modification le 30/04/24 09:23 par Blagueur*.
30 avril 2024 11:31
Salam

Des souvenirs personnels, jen ai la pelle.
Lorsque jetais adolescent on rentrais en famille des vacances d’été, cetait fin août et le monde quil y avait au port de Nador..
En prévision j’ai acheté juste avant d’entré au port en voiture, 1 poulet rôti dans une rôtisserie a Bni nsar, enfin j’ai demandé de largent a mon père je devais avoir 15 ans…

Arrivé en cabine je me languissait de le manger, je l’ai ouvert, il était en train de pourrir, à l’intérieur il y avait des asticots..
La colère est encore présente aujourd’hui..

Des choses que j’aimais bien, cetait l’odeur dechappemet des renaults 12 ..bizarre..

La forêt de rougiurou a nador, etait riche en faune, des singes des animaux bizarres.. aujourd’hui, apart et quelques animaux, plus rien.

Avant,jusqu’à dans les années 2012, dans le rif les hommes avaient toujours une coupe style hollandaise, avec les cheveux longs et moustaches, a la chris waddel.. aujourd’hui ils ont tous une coupe dégradée comme dans les séries turcs.. meme les hajj.

Les temps changent en effet
B
30 avril 2024 11:40
L'odeur du pain, un fumet inimitable, celui des fours traditionnels en argile reste ancrée dans la mémoire, une odeur que l’on retrouve parfois en haute montagne, à l’aube. L’aube d’une journée peuplée d’activités diurnes avec extinction des feux juste après le crépuscule, sans l’individuelle veillée télé, autiste.

Pas de boites de conserves, ni de livraison à domicile de pizzas, de sushis, ni de plats à emporter, ni de restaurants recyclant les invendus de la veille, ni d’emballages ou de colorants potentiellement cancérigènes, tout était bio, naturel et non sélectionné en termes de rendement et de productivité.

Oui, un rêve pour ceux qui désormais auront droits aux succulentes farines d’insectes.
Pas de gabegie d’eau, d’énergie, ou d’appareils ménagers tels que le lave-vaisselle, la machine à laver mais un autre way-of-life sans que l’équipement ménager réduise les opportunités d’emploi dans le secteur des services et contribue au chômage devenu endémique pour les non-diplômés ou non qualifiés.

Un autre temps celui de la seule parole engageante, d’une fatiha marieuse ou scellant un contrat verbal, de la dignité, de l’honneur en seule garantie.
B
30 avril 2024 11:54
Salut,
Des souvenirs lointains d'une journée passée à cala charana pas loin de Nador et de Mliliya avec une route sinueuse pour arriver sur une plage déserte et des eaux d'une transparence et clarté inoubliables : on pouvait voir les poissons à grande profondeur. J'ai recherché sur Google et j'ai été surpris par l'urbanisation qui semble s'être emparée de cette crique.

Une région conservatrice où l'homme ouvre le chemin, la femme voilée suit et l'enfant clos le cortège. Très peu de femmes dans les rues à l'époque. Je regardais les chaînes hertziennes ou analogiques de télés espagnoles que l'on captait sans décodeur ni amplificateur et me disait qu'à la longue les us et mœurs pouvaient être impactés.

Citation
Pâle Estime a écrit:
Salam

Des souvenirs personnels, jen ai la pelle.
Lorsque jetais adolescent on rentrais en famille des vacances d’été, cetait fin août et le monde quil y avait au port de Nador..
En prévision j’ai acheté juste avant d’entré au port en voiture, 1 poulet rôti dans une rôtisserie a Bni nsar, enfin j’ai demandé de largent a mon père je devais avoir 15 ans…

Arrivé en cabine je me languissait de le manger, je l’ai ouvert, il était en train de pourrir, à l’intérieur il y avait des asticots..
La colère est encore présente aujourd’hui..

Des choses que j’aimais bien, cetait l’odeur dechappemet des renaults 12 ..bizarre..

La forêt de rougiurou a nador, etait riche en faune, des singes des animaux bizarres.. aujourd’hui, apart et quelques animaux, plus rien.

Avant,jusqu’à dans les années 2012, dans le rif les hommes avaient toujours une coupe style hollandaise, avec les cheveux longs et moustaches, a la chris waddel.. aujourd’hui ils ont tous une coupe dégradée comme dans les séries turcs.. meme les hajj.

Les temps changent en effet



Modifié 1 fois. Dernière modification le 30/04/24 12:00 par Blagueur*.
30 avril 2024 12:23
Oui, l’urbanisme a fait des ravages sur les plages.
Ce conservatisme est toujours présent mais uniquement dans les villages.
Dans les villes comme nador, il s’érode.

La chance qu’a le maroc, c’est qu’il fait partie des rares pays où on peut se dépayser dans le meme pays.
Tu va au sud vers dakhla tu as les sahraouis avec leurs traditions et mentalité, tu va au milieu tu as les soussis d’Agadir et environs, avec là aussi leurs propres mentalités et traditions, tu remontes tu as les jbelas idem, tu remontes encore tu as les rifayas, avec la aussi un autre climat,tradition et mentalité.
Citation
Blagueur* a écrit:
Salut,
Des souvenirs lointains d'une journée passée à cala charana pas loin de Nador et de Mliliya avec une route sinueuse pour arriver sur une plage déserte et des eaux d'une transparence et clarté inoubliables : on pouvait voir les poissons à grande profondeur. J'ai recherché sur Google et j'ai été surpris par l'urbanisation qui semble s'être emparée de cette crique.

Une région conservatrice où l'homme ouvre le chemin, la femme voilée suit et l'enfant clos le cortège. Très peu de femmes dans les rues à l'époque. Je regardais les chaînes hertziennes ou analogiques de télés espagnoles que l'on captait sans décodeur ni amplificateur et me disait qu'à la longue les us et mœurs pouvaient être impactés.
d
30 avril 2024 18:14
Je rajouterais la poussière dehors. Cette poussière ocre qui recouvre tout dans les campagnes si bien que tu dois tout protéger, recouvrir, nettoyer à grande eau.
Les habits sur le fil qui sèchent et prennent l'odeur du soleil ou plutôt de la chaleur du soleil, que t'es obligé de bien attacher avec de fragiles pinces à linge sous peine de devoir tout relaver à la main en allant rechercher l'eau du puits.

Le puits, parlons en du puits du jardin de la maison de mon père, comme tous nos voisins, un grand trou avec un rebord en pierres de pas plus d'un mètre que personne n'a jugé bon de recouvrir avec une armature en fer qui dépassait de ce rebord avec au bout de la corde une bouteille en plastique d'huile d'olive de 5 litres "El ouazzania"intelligemment découpée pour faire entrer l'eau. Ça marchait à tous les coups. Le bon sens paysan.

Toujours à la campagne, mais en bord de plage, c'était le sable. Il y'a une cinquantaine d'années, selon les anciens du village, une plage de sable blanc d'au moins 2km qui a laissé place à une espèce de sable gris, collant qui s'incruste partout. Les tracteurs des criminels voleurs de sable pour les promoteurs du coin se sont servi jusqu'à épuisement.

Et puis il y'avait ces femmes du côté de jbala avec leur robes à rayures blanches et rouges et leur chapeaux à pompons. Toutes courbées, elles portaient sur le dos des fagots de bois énormes remontant ainsi des collines abruptes et rocailleuses, certainement pour allumer le four à bois ou pour chauffer leur chaumières dans ce secteur où il fait froid même au mois d'août. C'était un spectacle fascinant et d'une grande tristesse à la fois.
1 mai 2024 01:46
On s'étonne ensuite des milliers de nouveaux cas cancéreux tout les ans !
d
1 mai 2024 01:52
Et puis un jour, la pluie.
La seule fois où j'en ai vu au Maroc.
Un matin de fin août. Je l'entendais tomber sur le carreau de la fenêtre en bois. Ces fenêtres typiques avec des gardes corps en arabesques et fer forgé. Ils l'avaient repeint en blanc. Sûrement une histoire d'insectes, pour tenter de les éloigner, en vain. C'était kitch ces fenêtres. Kitchement joli.

J'ouvre et cette fraîcheur inhabituelle me saisit.
J'observe le paysage et je vois les gens vaquer tranquillement à leurs occupations, ni bottes, ni parapluie, ils sont là, marchant dans les inévitables flaques d'eau de ces chemins non goudronnés espérant que cette pluie s'éternise pour le bien de leur récoltes.

Je descends et qui vois je? L'oncle Ahmed, moul hanout, celui qui dépanne tout ce village avec son hanout rempli de bric et de broc, un amas de produits pas toujours identifiables mais tellement nécessaire à tous ces gens. Lui portait son bonnet en laine toute l'année, rien à voir avec la pluie, il racontait pour la centième fois à son frère la même histoire d'âne volé pendant qu'il s'est absenté pour aller au souk.. mais qu'importe cela semblait lui faire du bien..
B
5 mai 2024 10:45
Les souvenirs de ces constructions ocre, couleur argile, qui se fondaient dans le paysage raniment la nostalgie d'un temps qui prenait son temps. Fardées de blanc, dont seules les fenêtres étaient discernables, surmontant des jardins fleuris, elles parfumaient l'air de cette odeur particulière de j'ban ce fromage typiquement jebli, ce fromage mi-salé, dans son emballage fait de feuilles de palmiers nains ou "doum" tressées, loin du flot tourmenté et ininterrompu d'informations, des écrans du futile qui captivent l'attention et aliènent.
L'espace se réduisait à cette surface scintillante, à cette télé, voilant le bleu du ciel, en une prison pour une âme qui n'a plus le temps de s'interroger, réceptrice d'un tout venant médiatique déshumanisé.

Citation
dudule07 a écrit:
Et puis un jour, la pluie.
La seule fois où j'en ai vu au Maroc.
Un matin de fin août. Je l'entendais tomber sur le carreau de la fenêtre en bois. Ces fenêtres typiques avec des gardes corps en arabesques et fer forgé. Ils l'avaient repeint en blanc. Sûrement une histoire d'insectes, pour tenter de les éloigner, en vain. C'était kitch ces fenêtres. Kitchement joli.

J'ouvre et cette fraîcheur inhabituelle me saisit.
J'observe le paysage et je vois les gens vaquer tranquillement à leurs occupations, ni bottes, ni parapluie, ils sont là, marchant dans les inévitables flaques d'eau de ces chemins non goudronnés espérant que cette pluie s'éternise pour le bien de leur récoltes.

Je descends et qui vois je? L'oncle Ahmed, moul hanout, celui qui dépanne tout ce village avec son hanout rempli de bric et de broc, un amas de produits pas toujours identifiables mais tellement nécessaire à tous ces gens. Lui portait son bonnet en laine toute l'année, rien à voir avec la pluie, il racontait pour la centième fois à son frère la même histoire d'âne volé pendant qu'il s'est absenté pour aller au souk.. mais qu'importe cela semblait lui faire du bien..
5 mai 2024 17:40
Depuis des années nous avons pas de télé ici, mais aussi au bled.

On ne nous croyait jamais !
- " Comment vous êtes de France et pas de tv ?" ...
-" impossible! "

Combien de personnes ( voisins, connaissances, familles) ont a du leurs ouvrir nos portes pour constater qu'il n'y a ni tv, ni machine à laver, ni climatiseur !

Partir en vacance et regarder la tv, c'est être dénoué de sens !

Aussi loin que le regard peut voir.... les Montagnes, mer, champs,... sans parasites humains !



Citation
Blagueur* a écrit:
Les souvenirs de ces constructions ocre, couleur argile, qui se fondaient dans le paysage raniment la nostalgie d'un temps qui prenait son temps. Fardées de blanc, dont seules les fenêtres étaient discernables, surmontant des jardins fleuris, elles parfumaient l'air de cette odeur particulière de j'ban ce fromage typiquement jebli, ce fromage mi-salé, dans son emballage fait de feuilles de palmiers nains ou "doum" tressées, loin du flot tourmenté et ininterrompu d'informations, des écrans du futile qui captivent l'attention et aliènent.
L'espace se réduisait à cette surface scintillante, à cette télé, voilant le bleu du ciel, en une prison pour une âme qui n'a plus le temps de s'interroger, réceptrice d'un tout venant médiatique déshumanisé.
 
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